Texte enterrement - poème enterrement
Lorsque les grands arbres tombent - Maya Angelou

Lorsque les grands arbres tombent – Maya Angelou l’écrivaine et poétesse afro-américaine s’identifie dans ce texte lyrique à tous les endeuillés frappés par la perte d’un être cher. Chaque phrase poétique et poignante remue notre âme et possède un authentique pouvoir de guérison.

lors les grands arbres tombent Maya Angelou texte enterrement

Lorsque les grands arbres tombent – Maya Angelou

Traduction ©Samuel Légitimus

Lorsque les grands arbres tombent,
Les roches sur les collines lointaines frissonnent,
Les lions courbent l’échine
dans les hautes herbes,
et même les éléphants
se déplacent d’un pas lourd à la recherche d’un lieu sûr.
Lorsque les grands arbres tombent
dans les forêts,
les petites choses reculent dans le silence,
leurs sens érodés au-delà de la peur.
Lorsque les grandes âmes meurent,
l’air qui nous entoure devient
légère, rare, stérile.
Nous respirons, à coup bref.
Nos yeux, brièvement,
perçoivent avec une clarté offensante.
Notre mémoire, brusquement aiguisée,
examine,
rumine d’aimables paroles non-dites,
des promesses de promenades jamais tenues.
Les grandes âmes meurent et
notre réalité, liée à eux,
prend congé de nous.
Nos âmes,
dépendantes de leur nourriture,
sont à présent rétrécies, ratatinées.
Nos esprits formés
et informés par leur éclat,
déclinent.
Nous ne sommes pas tant affolés que réduits à l’indicible ignorance
des grottes sombres et froides.
Et quand de grandes âmes meurent,
Après une période, la paix fleurit,
de manière lente et toujours irrégulière.
Les espaces se remplissent d’une sorte de vibration électrique apaisante.
Nos sens, restaurés, qui ne seront jamais les mêmes, nous chuchotent:
Ils ont existé. Ils ont existé.
Nous pouvons être.
Être et être meilleurs.
Car ils ont existé.

Version originale en anglais du poème

When Great Trees Fall – Maya Angelou

When great trees fall,
rocks on distant hills shudder,
lions hunker down
in tall grasses,
and even elephants
lumber after safety.

 

When great trees fall
in forests,
small things recoil into silence,
their senses
eroded beyond fear.

 

When great souls die,
the air around us becomes
light, rare, sterile.
We breathe, briefly.
Our eyes, briefly,
see with
a hurtful clarity.
Our memory, suddenly sharpened,
examines,
gnaws on kind words
unsaid,
promised walks
never taken.

 

Great souls die and
our reality, bound to
them, takes leave of us.
Our souls,
dependent upon their
nurture,
now shrink, wizened.
Our minds, formed
and informed by their
radiance,
fall away.
We are not so much maddened
as reduced to the unutterable ignorance
of
dark, cold
caves.

 

And when great souls die,
after a period peace blooms,
slowly and always
irregularly. Spaces fill
with a kind of
soothing electric vibration.
Our senses, restored, never
to be the same, whisper to us.
They existed. They existed.
We can be. Be and be
better. For they existed.

Analyse et portée de ce texte pour une cérémonie funéraire

La grâce, la sagesse et l’éloquence sont depuis longtemps les caractéristiques de la poésie de Maya Angelou. C’est comme si Dieu parlait à travers elle. Elle décrit cette douleur lancinante que rien ne peut guérir.

 

C’est une dimension tragique inévitable de notre condition humaine. Quand la mort frappe, elle laisse le désespoir et la misère sur son passage. Ainsi, la perte d’un être cher peut ronger le cœur et l’âme d’un être humain. C’est une plaie ouverte qui essaie de guérir et pourtant est rouverte encore et encore par les souvenirs et les regrets.

 

Pourtant, la poétesse est ici capable de s’identifier totalement au sentiment douloureux et d’angoisse profonde. Mais également, elle offre l’espoir d’une guérison à travers ses mots puissants. Passant du désespoir à un sentiment de paix, ce poème devient une source de réconfort. Lorsque les grands arbres tombent – Maya Angelou pourra vous aider à mieux traverser votre chemin du deuil